Comment entretenir la flamme dans un couple ?
La partie précédente portait sur la naissance d’une relation amoureuse.
Elle explicitait les conditions favorables au développement d’un lien solide où les conjoints pourront vivre heureux ensemble. Mais ces étapes préliminaires ne suffisent pas à nous assurer le bonheur.
Il faut encore nous assurer de garder cette relation vivante afin qu’elle continue de servir à l’épanouissement de chacun des deux partenaires.
1. Avoir tous les deux la volonté d’évoluer
Vivre une relation intime est un défi d’envergure.
En accordant un accès en profondeur à notre personne, nous nous exposons à être bouleversé psychiquement et remis en question dans nos comportements et attitudes.
Or il est normal de chercher à éviter l’ébranlement psychique. La plupart des gens ne veulent pas déranger l’équilibre confortable qu’ils se sont construit et cherchent naturellement à le rétablir au plus tôt s’il est dérangé.
Pourtant, cet ébranlement peut s’avérer très profitable pour développer et maintenir une relation saine parce qu’il permet d’évoluer.
L’équilibre plus ou moins réussi auquel nous sommes parvenus une fois adulte est le fruit d’une série d’adaptations effectuées au contact de notre famille et en particulier de ceux qui nous ont servi de parents.
En général, le degré de développement atteint laisse à désirer car nous n’avons pas encore la capacité d’être totalement nous-même et de nous affirmer comme tel devant les personnes importantes de notre vie.
C’est à travers la résolution de nos transferts que nous parvenons à étendre notre liberté.
Lorsque nous choisissons un partenaire de vie, c’est en partie pour résoudre un transfert et cela sans que nous en soyons nécessairement conscient.
C’est pourquoi il est important d’accepter d’être bouleversé et remis en question dans la relation. C’est une condition “sine qua non” pour assurer notre évolution personnelle et interpersonnelle.
# La nécessaire ouverture à l’autre
Pour que la relation nous amène à évoluer, il faut accepter d’être remis en question. Cela implique de faire preuve d’ouverture pour «entendre» les critiques, les reproches ou les “feedbacks”.
Naturellement, nous aurions plutôt tendance à prendre une posture défensive pour contester les commentaires ou questionner la légitimité de cette façon de s’adresser à nous. «De quel droit me parles-tu de la sorte?»
On s’attend généralement à ce qu’une telle réaction mette un terne à l’échange (et c’est ce qui se produit le plus souvent). Avec le temps et l’accumulation des interactions de ce type, certains couples en viennent à bannir leur esprit critique l’un face à l’autre.
Cette tactique permet d’éviter les altercations, mais elle garantit par le fait même la stagnation de l’individu et, par ricochet, de la relation.
L’ouverture implique aussi d’accepter que notre partenaire ait des réactions fortes à notre égard, notamment qu’il se mette en colère.
Mais dans beaucoup de couples, l’expression de la colère est complètement interdite :
«Si tu penses que je vais me laisser parler sur ce ton !»
Les femmes surtout, l’associent faussement à un manque de respect, même lorsque c’est elles qui l’ont provoquée.
Elles réagissent comme s’il ne devait pas y avoir de conséquences proportionnelles à leurs actes; elles s’attendent à ce que la conséquence (la réaction de l’autre) soit tamisée, édulcorée afin de les épargner.
# Comment éviter les querelles stériles dans le couple ?
Lorsque nous sommes en conflit avec quelqu’un, la plupart d’entre nous avons tendance à en chercher la cause chez l’autre.
Or, en oubliant temporairement que toute relation est une réalité dynamique qui implique un jeu de forces entre tous les interlocuteurs et donc que nous sommes pour quelque chose dans la naissance de ce conflit.
C’est également ce que nous faisons dans la relation conjugale, même si le lien est plus intense que dans nos autres relations.
Nous éviterions beaucoup de discussions et de querelles stériles si, avant d’accuser notre partenaire, nous procédions à un examen pour identifier notre contribution au problème.
Peu importe que nos accusations soient explicites ou implicites, peu importe qu’elles soient justifiées ou non, si elles sont d’abord le reflet de notre fermeture devant une remise en question, elles sont toxiques pour la relation.
*Dans sa vie personnelle
Chacun a son existence propre en dehors de sa vie de couple. Chacun d’entre nous a des aspirations qui lui sont propres, des besoins personnels et un potentiel unique à actualiser.
Pour assurer sa croissance comme individu, la liberté de chacun doit être protégée à tout prix. Si la relation conjugale constitue, de quelque façon, un obstacle à l’évolution individuelle, c’est la santé de l’individu qui est en péril et, par ricochet, celle de la relation.
Ces obstacles à l’épanouissement individuel peuvent être posés par le partenaire de plusieurs façons. On peut par exemple décourager son conjoint de s’impliquer vraiment dans ses entreprises sous prétexte qu’elles sont irréalistes alors qu’en réalité c’est parce qu’elles nous menacent.
La compétition malsaine est un autre exemple fréquent. Elle consiste à “abattre” l’autre parce que sa réussite nous menace ou nous amènerait à faire des efforts supplémentaires pour nous sentir aussi adéquat que lui.
Cette réaction s’oppose diamétralement à la compétition de type émulation qui elle invite à l’élévation et au dépassement de soi.
L’obstruction qu’on fait pour nuire au succès du partenaire est généralement subtile et met parfois un certain temps à donner ses résultats néfastes.
Pour cette raison, il faut se méfier des interventions de notre partenaire qui tendent à nous “tirer vers le bas”. Il est important de soulever cette question dès qu’on commence à en ressentir les effets inhibiteurs.
Comment prendre soin de la relation dans son couple ?
Pour maintenir la qualité de la relation, il ne suffit pas d’adopter les attitudes d’ouverture qui sont favorables au développement des deux individus et du couple.
Il faut aussi travailler activement à résoudre les problèmes et à se donner des conditions propices pour maintenir la force du lien.
# La clé pour intervenir sur les choses importantes
Chaque couple est composé de deux êtres différents qui, par définition, n’accordent pas la même importance à tous les aspects de la vie.
Certaines choses importent nécessairement à l’un et pas à l’autre. Ce fait inéluctable donne lieu, chez certains couples, à des altercations répétées. Typiquement, l’un des deux est alors convaincu que son point de vue est le bon et, par conséquent, que l’autre devrait s’y ranger.
Malheureusement, l’autre pense la même chose (c’est forcément le cas lorsque les multiples discussions ne l’ont pas convaincu de changer).
# Le conseil pour régler les problèmes de couple dès leur apparition
En couple comme dans les autres aspects de notre vie, les problèmes qu’on néglige de régler ne disparaissent pas.
Au contraire, ils prennent souvent de l’ampleur avec le temps et servent de terrain fertile à d’autres problèmes qui viennent s’y greffer.
Ainsi, plus le temps passe et plus on a tendance à tenter de les mettre au rancard ou simplement à les ruminer. Le plus désolant c’est que, très souvent, ces problèmes reposent sur un malentendu qu’il aurait été facile de clarifier au moment où il s’est produit.
# Le secret pour se ménager du temps pour la vie de couple ?
Les enfants et le travail rivalisent généralement pour s’accaparer notre attention et brûler notre énergie.
Comment se soustraire aux sollicitations pour s’accorder du temps comme couple ?
Comment confronter ses angoisses devant la possibilité de confier le bébé aux bons soins de quelqu’un d’autre ?
Ou bien, que faire devant la décision de remettre un travail à plus tard pour s’offrir un week-end en tête à tête ? (Sans compter les invitations des amis et les activités de loisir de chacun).
Les sollicitations extérieures prendront toujours le dessus à moins que chacun des conjoints ne considère sa vie de couple comme une priorité, comme un bien précieux qui doit être protégé. Car les embûches sont nombreuses et la routine plus forte que bien des bonnes volontés.
Mais nous ne pouvons faire l’économie d’investir dans notre vie de couple sans payer éventuellement un gros prix: celui de se retrouver un jour devant un étranger. Et, en attendant ce pénible constat, il faut considérer aussi la privation des marques d’affection et de considération qui constituent une nourriture affective nécessaire au quotidien.
Les moments d’intimité, à la maison ou en escapade, ne sont pas optionnels pour qui tient à son partenaire. Mais pour éviter de les négliger, il faut parfois que l’un des deux prenne l’initiative de les provoquer, au risque de forcer l’autre à sortir de son carcan routinier.
Il est même avantageux de confronter le partenaire résistant en questionnant ses “angoisses” et en le poussant à examiner ses problèmes personnels qui les alimentent.
# Pourquoi vous devez manifester de l’intérêt et de l’affection à celui (ou celle) que vous partagez votre vie ?
Pour certains, c’est l’habitude de vivre ensemble qui éteint les manifestations d’intérêt, de désir et d’affection.
Selon eux, les touchers spontanés, les baisers sans raison apparente, les témoignages d’attrait physique hors des rapports sexuels sont l’apanage des débuts de relation.
Rien d’étonnant à ce que plusieurs d’entre eux n’envisagent le renouveau de la vie de couple que dans la découverte d’un nouveau partenaire. C’est ainsi qu’ils permettent à une relation pourtant nourrissante au départ de s’effriter complètement.
Ce n’est pas le temps qui réduite en miettes une relation amoureuse dans laquelle les partenaires étaient au départ bien agencés. C’est la négligence. La négligence qui a permis l’accumulation de problèmes non résolus à un tel point que la distance entre les partenaires est trop importante pour qu’ils puissent se montrer sincèrement aimants. Ou encore la négligence subtile par laquelle ils ont cessé de pimenter leurs rapport une fois l’autre conquis.
# C’est un effort de conquérir l’autre en permanence comme la première fois
Il peut être rassurant d’avoir l’impression que son partenaire est “conquis” à jamais, mais c’est toujours néfaste pour la relation.
Il vaut beaucoup mieux que l’engagement ou le désir de continuer de vivre ensemble soit un choix perpétuel. Pourquoi en est-il ainsi ? Parce que l’engagement à aimer est un non sens.
Il est impossible pour quiconque de prédire ses sentiments futurs. C’est impossible d’une part parce que, comme tous les êtres vivants, nous sommes en changement continuel. Et d’autre part, parce que nous ne connaissons d’avance ni les événements qui surviendront, ni les comportements de l’autre devant les situations que nous ne connaissons pas encore.
Par exemple, il arrive souvent qu’un homme en vienne à détester une femme qu’il aimait à la folie. C’est ce qui survient le plus souvent lorsqu’il se fait empoisonner durant des années par sa jalousie .
Le fait d’accepter de vivre dans un cadre où l’autre n’est jamais définitivement acquis nous incite nécessairement à prendre soin de la relation et à songer aux conséquences de nos actes.
Cela nous tient en alerte et nous amène à respecter l’autre comme une personne distincte !
# Les erreurs à éviter dans la relation du couple
Erreur 1. Ne cherchez surtout pas à en faire son clone
Beaucoup de femmes… voudraient l’homme à leur image: qu’il vibre comme elles, qu’il exprime son émotion à leur façon.
Certains hommes ont aussi cette propension à vouloir faire de leur compagne un clone d’eux-même.
Elles souhaiteraient qu’il se complaise comme elles à disserter sur l’état amoureux et, depuis peu, qu’il ressente devant l’enfant à naître les mêmes émotions que la mère qui le porte.”
Des ces “exigences” est né, pour son plus grand malheur, celui qu’on appelle l’homme rose. Pourquoi malheur ? Parce qu’en se soumettant (tout à fait volontairement) au jeu d’une soi-disant égalité, il sacrifie son identité et de son unicité.
L’établissement d’une relation égalitaire n’implique pas les partenaires sont ou deviendront identiques. Il est absurde de chercher à vivre les choses de la même façon que l’autre. Mais c’est surtout une quête qui camoufle les véritables enjeux. Dans le cas qui nous intéresse ici, c’est la solitude existentielle qu’on cherche à nier.
En effet, celui qui s’attend à ce que son partenaire vive ses expériences de la même manière que lui cherche surtout à éviter les émotions inhérentes à sa condition ou ses particularités comme personne. Pour illustrer mon propos, je vais développer un peu l’exemple cité plus haut.
Pourquoi vouloir que mon partenaire vibre comme moi, qu’il exprime ses émotions à ma manière. N’a-t-il pas sa sensibilité propre ?
N’a-t-il pas sa manière à lui de manifester ses émotions ? Pourquoi mes façons de faire me semblent-elles de meilleure qualité ?
La vérité c’est que s’il changeait pour me ressembler, je n’aurais pas à faire l’effort de le comprendre tel qu’il est. Il y a aussi le fait que je vis une certaine solitude à être la seule personne à vivre mes expériences comme je les vis.
Cette solitude m’est difficile à supporter et elle me semble encore plus pénible s’il demeure différent de moi.
C’est pourquoi je consacre beaucoup de temps et d’énergie à essayer de le changer. Ainsi occupée, ma conscience demeurant loin de mon véritable enjeu, cette solitude me semble plus légère.
Cet évitement est particulièrement évident dans le dernier exemple: m’attendre à ce que mon partenaire vive ma maternité de la même manière que moi, la mère, est non seulement irréaliste mais absurde. Et, paradoxalement, je ne me prive pas de le lui rappeler au besoin: c’est mon corps et mon accouchement. Jamais il ne pourra savoir vraiment ce que c’est.
Le partenaire qui cherche à se soumettre à ces attentes est complice de cet évitement existentiel. Habituellement c’est le même déni qui constitue le motif profond de ses agissements.
Erreur 2. Ne pas accepter les compromis et les sacrifices dans le couple
Par définition, deux êtres différents ont rarement le même désir au même moment.
Est-il possible, malgré ce fait, de vivre à deux en étant satisfaits ?
Trois options s’offrent alors à nous:
(1) trouver un autre moyen de répondre à notre besoin,
(2) faire un compromis
(3) faire une concession. Voyons les implications de chacune.
Dans le premier cas, il faut d’abord prendre la peine d’identifier le besoin à combler. Ensuite, il faut accepter de chercher, pour y répondre, un autre moyen que celui auquel on voulait avoir recours.
Cette solution simple ne requiert en fait qu’un effort de lucidité (pour identifier clairement notre besoin réel) et un peu d’imagination ou d’ingéniosité (pour choisir une autre source de satisfaction). Il permet d’atteindre la satisfaction plus efficacement que si on cherchait à forcer l’autre à se conformer à notre désir.
Le compromis, quant à lui, consiste à trouver un arrangement satisfaisant pour tous, une solution qui tient compte de qui importe à chacun. Dans ce cas, la relation ne risque rien car la solution ne repose sur le sacrifice de personne.
Chacun obtient satisfaction même s’il n’obtient pas exactement ce qu’il désirait ou s’il ne l’obtient pas au moment où il l’aurait souhaité.
La concession est d’une toute autre nature. Elle implique que l’un des partenaire renonce à ce qui lui importe. Plus la concession porte sur un sujet crucial pour celui qui l’accepte, plus les dommages à la relation sont considérables.
Il suffit parfois d’une seule concession d’importance pour mettre en péril la relation elle-même, celle qu’on espérait protéger en acceptant le sacrifice.
L’accumulation de concessions est, quant à elle, généralement fatale.
Elle n’engendre pas nécessairement une rupture de fait, mais elle entraîne toujours une détérioration psychique chez celui qui y a souvent recours. Et c’est ce dommage qui a des répercussion désastreuses sur la vitalité de la relation. Voyons un exemple d’une concession fatale pour une relation amoureuse.
Erreur 3. Ne jurer que par le coup de foudre
Pour certains, le seul amour véritable, celui qui est le plus prometteur de bonheur, naît dans un coup de foudre.
Il arrive que des couples se créent à partir de cette base, mais le coup de foudre est loin de constituer la garantie d’un lien profond et durable. En anglais, on appelle très justement cette expérience “love at first sight” (aimer au premier coup d’oeil).
Cela soulève une question de fond: comment peut-on devenir instantanément amoureux d’un inconnu ?
S’il s’agit d’aimer la personne elle-même, dans l’essentiel de ce qu’elle est, c’est évidemment impossible sans la connaître davantage.
Mais ce qui est possible, toutefois, c’est de tomber amoureux de l’idée qu’on se fait de cette personne. Et c’est précisément ce qui se passe lors du coup de foudre: nous sommes fortement impressionné par une caractéristique de la personne et c’est l’imagination qui fait le reste.
L’étincelle qui déclenche le coup de foudre est nécessairement un fait observable, mais c’est ce qu’on invente à partir de ce fait qui déclenche les émotions intenses qui caractérisent le coup de foudre.
Ces suppositions peuvent parfois se confirmer par la suite. Mais un amour total exige bien davantage.
Il faut vibrer à plusieurs autres dimensions de la personne et non seulement à celle qui nous a frappé au départ. Et pour cela, il est indispensable de la connaître. C’est-à-dire de vivre une variété d’expériences avec elle, des expériences heureuses comme des conflits, et il faut surtout avoir accès à son monde intérieur.
Une connaissance mutuelle approfondie faisant suite au coup de foudre permet à certaines relations de se développer. D’autres meurent dans l’oeuf parce que la désillusion remplace la magie qu’on avait imaginée.
Malheureusement, certaines personnes se dévalorisent devant un échec de ce genre. Elles se croient inadéquates ou refusent de risquer une nouvelle déception.
Elles auraient d’autres possibilités si elles savaient que ce sont leurs attentes et non leur qualités personnelles qui les conduisent à cet échec.
Article invité
(c) Estelle DENIS 2018
Coach des couples
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